Vous savez, quand j’ai commencé à me préparer à vous parler de Monsieur Labossière, j’étais plutôt inspirée ! Facile quand, tu as connu ce dynamique prêtre en culotte courte, capable de chanter Un cerf dans sa cabane, parfois, sans dents ! J’ai quand même senti le besoin de provoquer une rencontre avec des anciens du MSL.
C’est que j’ai appris, aux côtés de l’abbé Labossière, qu’en équipe les projets s’enrichissent grâce à la contribution de chacun. Quand on sait reconnaitre et apprécier cette contribution, les gens font preuve d’engagement et de générosité. L’accueil de Monsieur Labossière et son approche personnalisée ont eu un effet rassembleur au MSL autour de ces valeurs.
Lors de notre consultation entre amis, il ressort que nous avions tous de près ou de loin participé au bazar organisé pour le « fonds de bourse » du Collège en apportant « des cossins » à vendre comme disait l’Abbé. Il y en avait des montagnes à trier.
Pour certains, comme moi, sans ce fonds de bourse, les études au Mont-Saint-Louis se seraient écourtées. D’ailleurs, j’ai toujours considéré comme une chance, le jour où Monsieur Labossière m’a demandé si j’allais être de retour l’année suivante. Que dire de la reconnaissance devant la délicatesse avec laquelle il m’avait orientée vers la ressource. Ensuite, chaque journée passée au collège Mont-Saint-Louis méritait d’être savourée pleinement.
J’ai donc appris auprès de Monsieur Labossière que les barrières ne sont pas infranchissables. Mes collègues ont souligné le caractère innovant de Pierre Labossière qui semblait aborder tout obstacle comme une aventure stimulante à mener à terme avec détermination.
Vous l’avez probablement constaté, Monsieur Labossière savait être persuasif ! Il le fallait pour organiser, année après année, des camps de pastorale avec des adolescents. Ici, nous sommes unanimes, il faisait également preuve d’une grande ouverture et savait s’adapter à sa clientèle qu’il souhaitait diversifiée.
Bizarrement, nous nous souvenons peu du côté « religieux » de ces camps. Mis à part que selon l’Abbé, au paradis, on ne passe pas sa journée à écouter de la harpe, il y a aussi de la guitare électrique… sinon, tout le monde voudrait aller en enfer !
Pourtant, nous savons tous qu’il a grandement contribué à notre développement personnel en nous amenant à réfléchir sur nous-mêmes, à nos valeurs, à nos choix et à l’impact que nous avions ou pouvions avoir sur les autres et dans notre milieu.
Certains d’entre nous ont d’ailleurs participé à la marche 2/3 avec le groupe Jeunes du Monde et /ou ont été animateurs du camp des 48 heures. Tous, nous avons amassé des denrées pour des paniers de Noël que certains ont ensuite livrés. Et oui… dans une même ville, parfois un même quartier, des réalités différentes se côtoient. Cette expérience déstabilisante, résonne encore pour nous, les jeunes participants de ces années 1984 à 1989. C’est pourquoi, entre autres, dans nos vies respectives, nous agissons face aux inégalités sociales.
Merci Monsieur Labossière pour la confiance constructive exprimée durant ces années et celles qui ont suivi avec les camps Plein Air à plein cœur dont on parlera plus tard.
Merci d’avoir contribué à faire de nous des citoyens engagés, ouverts et capables de dépassement.
En tant qu’enseignante, je tiens à vous remercier Monsieur Labossière de m’avoir inspirée à rester déterminée à tenter de rendre le monde meilleur, petit à petit, au quotidien.
Chantal Bélanger, promotion 1984
10 octobre 2024