Regard sur le parcours de Denis Wolfe, promotion 1974

Alors qu’il terminait son cours primaire à l’école La Visitation, c’était en 1968-1969, Denis Wolfe souhaitait poursuivre ses études dans une école anglaise. Son père en avait toutefois décidé autrement et il conseilla à son fils d’opter pour le Mont-Saint-Louis. Et cela avait du sens car plusieurs jeunes du quartier Ahuntsic voulaient fréquenter cette « nouvelle » école secondaire et que Denis avaient des cousins diplômés du Mont-Saint-Louis de la rue Sherbrooke. C’était une bonne référence !

En 1969-1970, le Collège Mont-Saint-Louis était mixte et il n’y avait pas d’uniforme imposé aux élèves pour cette première année d’ouverture. Les cours d’éducation physique avaient lieu à l’extérieur puisqu’il n’y avait pas de gymnase. La cour arrière était gazonnée et il y avait sur le côté une piste d’athlétisme (400 mètres). Notre ancien se souvient d’une sortie de ski alpin en 4e et 5e secondaires ainsi que d’un camp d’une semaine à l’extérieur du Collège dont il a profité à deux reprises. Ce camp d’orientation avait pour objectif de présenter des professions, surtout libérales, aux jeunes dans un contexte de plein air.

Robert Brunette était le directeur du collège mais c’est le frère Bettez qui, du moins en 1969-1970, entrait dans la classe pour remettre les bulletins. Celui-ci nommait les élèves un à un dans un ordre décroissant lié à la note obtenue. L’élève nommé se levait et allait s’adosser au mur…

C’était l’époque où l’abbé Labossière était responsable de la pastorale et des sorties. Denis garde un beau souvenir de cet homme qui avait un bon jugement. Jean-Noël Beaupré enseignait les sciences religieuses, cours grâce auquel il inculquait aussi des notions de bienséance. Un souvenir marquant, puisque les jeunes apprenaient les bases du bon comportement tout en se familiarisant avec plusieurs aspects pratiques de la vie quotidienne.

Denis Wolfe, 16 ans, année scolaire 1971-1972 au MSL


Les élèves qui avaient une moyenne de 75 % et plus étaient dispensés de se présenter à l’examen final. Ce fut le cas notamment pour Denis qui avait déjà une excellente mémoire, qualité qui lui permit de bien réussir en classe.

Des professeurs

1973-1974, 5e secondaire : R Mondou (français), D Poirier-Lavergne (mathématiques), J-N Beaupré (sciences religieuses), C Chantelois (anglais), J-G. Sanche (physique), N Todd (chimie), M Bouchard (biologie), D Kavanagh et J.-P Boudrias (éducation physique).

1972-1973, 4e secondaire : M Bouchard (biologie), N Todd (chimie), G Croteau (physique), A  Feimer (particulièrement excellent en maths et algèbre), R Charron (information), frère H Lalonde (anglais), R Mondou (français), D Kavanagh et D Leblanc (éducation physique).

Denis Wolfe se souvient du test d’aptitude du cours d’éducation physique qui comportait notamment une évaluation des aptitudes à la course. Il sourit en se remémorant qu’il terminait toujours deuxième. Ah ! Cette éternelle médaille d’argent !

C’est Normand Todd qui était responsable du bal des finissants et cette soirée de juin 1974 au Ritz Carlton à Montréal reste gravée dans la mémoire de Denis. D’ailleurs il a toujours sa bague de finissant sur laquelle figure l’inscription « 73-MSL-74 ».

Oui, ce passage au Mont-Saint-Louis est ancré dans son cœur !

La vie après le MSL

Après le cours secondaire, alors que son père espérait qu’il poursuivrait ses études au cégep privé Marie-Victorin, Denis a besoin de liberté et choisit de s’affirmer en s’inscrivant au cégep du Vieux Montréal, ancien MSL. Ce qui lui permettra, dès sa première année collégiale, d’expérimenter la formule « éducation libre » dans laquelle les étudiants fonctionnaient à leur propre rythme. Mais, réalisant après une année que cette formule ne lui convenait pas, il complétera son cours collégial au programme régulier.

Denis a eu la malchance de perdre ses deux parents alors qu’il était jeune, d’abord sa mère lorsqu’il n’avait que 15 ans, puis son père 5 ans plus tard. Du jour au lendemain, il est devenu responsable de sa sœur de 15 ans alors qu’il étudiait encore au cégep.

À la suite du décès de son père, la société d’état (Télé-Québec) pour laquelle celui-ci travaillait lui a offert le poste qu’occupait son père. C’est ainsi que le fils s’est retrouvé à faire l’entretien de véhicules automobiles. Le salaire était bon, 150 $ par semaine en 1976, alors qu’il devait travailler de 17 h à 23 h, trois jours par semaine. Finalement ce boulot lui aura permis de se libérer l’esprit pendant des études très exigeantes. De plus, pour l’aider à combler ses dépenses, Denis occupera un emploi étudiant à l’été 1977, à l’éditeur officiel du Québec, situé au complexe Desjardins à Montréal. Ce travail consistait à réviser les lois refondues du Québec, et à titre de préposé au service de la clientèle.  

Malgré les épreuves, le parcours s’est poursuivi : Baccalauréat en droit à l’Université de Montréal, suivi de l’inscription à l’École du Barreau et de six mois de stage.

Au cours de sa carrière d’avocat, Denis Wolfe pratiquait le droit en général. Le bureau qu’il occupait avec un associé a eu pignon sur rue à Ahuntsic tout près du métro Henri-Bourassa de 1983 à 2017.

C’est à la faculté de droit de l’Université de Montréal qu’il a fait la connaissance de celle qui allait devenir sa conjointe. Elle a choisi le notariat et les deux complices ont partagé leurs locaux professionnels pendant toutes ces années. Danielle et lui ont fait de nombreux voyages avec comme seul bagage leur sac à dos.

Danielle et Denis à Étrétat, septembre 2023

1997 : un voyage mémorable

En 1997 le couple achetait des billets d’avion pour la Hongrie. Or, le jour du départ de Budapest pour se rendre à Oradea en Roumanie, ils prirent le mauvais train… Leurs titres de transport n’étant plus valable Denis et sa conjointe, réussissent à entrer en Roumanie suite au contrôle douanier. Cependant, avec le contrôleur des titres de transports la situation fut différente, ils ont dû discuter et négocier afin de poursuivre leur route, une expérience stressante dans un wagon rempli de commerçantes roumaines.

Ils arrivèrent finalement à Sighişoara, une ville millénaire où ils ont dormi dans l’école du village, dans la chambre du directeur plus précisément, puis à Brasov. C’est dans ce village que Denis, fasciné par le quotidien des gens, s’est arrêté pour photographier des mariés. Cette audace a valu au couple une invitation au dîner de noces le lendemain matin chez les parents du marié !

C’est ainsi que nos voyageurs québécois ont pris part à une réception en plein air avec la famille et les amis des mariés et profité d’un festin digne des grandes occasions. L’histoire ne se terminera pas là puisque les deux couples se sont à nouveau croisés sur une plage au bord de la mer Noire quelques jours plus tard.

Nos jeunes mariés roumains ont par la suite eu une fille qu’ils ont prénommée Denisa pour montrer leur attachement à leurs amis québécois. Danielle et Denis sont par la suite retournés en Roumanie plusieurs fois pour garder contact avec ces amis précieux. La petite famille roumaine est aussi venue les visiter à Montréal.

Le sport

Très tôt dans la vie le sport prenait une place importante dans la vie de Denis Wolfe. Sa première activité sportive fût le vélo. Il se souvient de son premier vélo de marque CCM rouge ainsi que d’un cours d’éducation physique au cégep, alors que son choix avait été le cyclisme. À l’adolescence la pratique du hockey et du baseball furent ses principales activités sportives. Le baseball était prédominant dans sa vie. Il se souvient de ses étapes d’apprentissage, pee-wee, bantam et camps d’entrainement junior. À l’âge adulte il jouait à la balle molle pendant plusieurs années. Tout comme le vélo, cette activité se poursuit même à la retraite.

Une visite spontanée

Retraité depuis 2017, mais toujours membre du Barreau, notre ancien habite toujours à Ahuntsic. Le 1er novembre 2023 avec sa conjointe Danielle il décide de s’arrêter spontanément au Mont-Saint-Louis. Dès le lendemain, ils revenaient pour une visite des lieux. Accompagnés par Danièle Bélanger, la directrice de l’AAMSL, ils ont arpenté les couloirs de l’aile Henri-Bourassa, de l’aile Papineau et de l’aile Saint-Joseph. Et pendant que Danièle servait de guide, Denis se remémorait avec émotion des précieux moments vécus entre ces murs. Les souvenirs de ces cinq années passées au MSL étaient encore bien vivants dans la mémoire de notre ancien, un homme de droit mais aussi un homme droit.

Et finalement…

Denis a apprécié l’éducation reçue au collège Mont-Saint-Louis où on lui a inculqué des valeurs et les outils nécessaires pour affronter autant sa vie personnelle que professionnelle. Parmi ceux-ci figurent : la rigueur, la persévérance et le travail.

Danièle Bélanger

Avril 2024

1 commentaire

  • Bonjour M. Denis Wolfe,
    Je ne sais pas si on s’est croisé, j’étais un peu plus vieux que vous. Mais à la vue du nom du prof de français frère R. Mondou, je ne peux faire taire un souvenir qui se voulait plus ou moins digne de mon éducation M.S.L. En effet en sec. V dans un cour d’exploration poétique, je me suis présenté, pour un exposé oral avec un vinyle 33 tours, et sur une table tournante devant la classe, j’ai fait jouer la chanson, Le chien de Léo Ferré, avec explication et tout, je dois spécifier, bref ce que je comprenais évidemment à 15 ans.
    Excusé-là, frère Mondou.
    Richard Fiset, promotion 1971.

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