Exposition « Électron libre » sur l’architecte Luc Durand

Architecte touche-à-tout, Luc Durand a réalisé de nombreux projets significatifs au Québec et ailleurs, dans une carrière cosmopolite qui traverse le vingtième siècle, de la Suisse d’après-guerre autour de Le Corbusier, au recouvrement actuel de l’autoroute Décarie, en passant par l’Inde de Gandhi, le Pavillon du Québec à l’Expo 67 et le village olympique. Se déployant dans différents espaces du Collège Mont-Saint-Louis, l’exposition dévoile plusieurs photos et dessins, maquettes, aquarelles, meubles et sculptures dans une présentation vivante et didactique pour les élèves à qui la carrière de Luc Durand suggère un bel exemple de créativité et d’audace.

Né à Montréal en 1929, Luc Durand fait ses études au Mont-Saint-Louis de 1941 à 1949, puis entre à l’École des Beaux-Arts de Montréal et y complète la première année d’études en architecture. Il quitte alors le pays pour étudier à l’école d’architecture de l’Université de Genève. Diplômé en 1957, il ouvre son bureau à New Delhi deux années plus tard. Outre des résidences, des édifices commerciaux et industriels, Luc Durand y réalise 18 pavillons d’exposition au World Agricultural Fair de 1959 et au Indian Industries Fair de 1961, ainsi que la conception de mobilier et le design de textile. Il travaille également sur le premier plan directeur de la capitale indienne.

De retour au Québec en 1962, l’architecte dessine le Pavillon du Québec pour l’Expo 67, devenu emblème de la Révolution tranquille. En 1966, il fonde la Société pour le Renouvellement de l’Est de Montréal, pour déplacer le centre-ville vers l’est de l’île, et la Place Dupuis et la Place Frontenac voient le jour. Il est professeur agrégé à l’École d’architecture de l’Université Laval en 1968 puis son directeur l’année suivante. Plusieurs années avant la création de l’UQAM, il imagine l’Université ouvrière de l’Est, vaste campus implanté du Mont-Royal au parc Lafontaine. En 1974, avec Roger D’Astous, il construit le village olympique pour les Jeux de 1976, expérience unique d’habitation en Amérique du Nord, et icône du paysage métropolitain. Dans les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix, il participe à plusieurs concours internationaux et construit diverses résidences dans les Laurentides.

L’exposition illustre la créativité d’un bâtisseur curieux et intéressé par toutes les facettes de l’organisation spatiale. Ces projets racontent un dialogue, celui avec un savoir-faire atypique et singulier où la liberté d’action fut toujours revendiquée. L’œuvre de Luc Durand est un exemple de travail et de ténacité pour la communauté estudiantine du Collège Mont-Saint-Louis.

« Électron libre » est conçue par le réalisateur et commissaire Etienne Desrosiers, dont le film documentaire « Roger D’Astous » a obtenu un vif succès public et critique en 2016. Ce film raconte la vie et l’œuvre de l’architecte Roger D’Astous, associé de Luc Durand, et également un ancien du Mont-Saint-Louis (de 1938 à 1946).

À l’occasion de l’exposition on pourra aussi se procurer la première monographie sur Luc Durand, sous la direction de Etienne Desrosiers, avec les contributions de l’écrivaine new-yorkaise Mary N. Woods, ainsi que les intellectuels québécois Lucie K. Morisset, Luc Noppen et Philippe Côté.

Électron libre: au Collège Mont-Saint-Louis du 28 avril au 18 mai 2017

Danièle Bélanger, promotion 1981

Photios-souvenirs du vernissage (mercredi 27 avril 2017)

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