Raymond Garneau, promotion 1954

Moi, quand j’étudiais au Collège au milieu des années cinquante,  j’étais pensionnaire. Ceux qui habitaient trop loin pour retourner chez eux les week-ends avaient un droit de sortie le samedi de midi à 22 heures. C’était le seul collège à Montréal qui offrait cette possibilité à ses pensionnaires.  Gilles Guité de Bonaventure et Jacques Provencher de Baie-Comeau et moi nous allions, le samedi,  nous promener en ville et voir un film au cinéma.  Il nous est même arrivé d’avoir la chance d’aller, à quelques reprises, au Forum voir jouer les Canadiens et ses vedettes du temps dont l’illustre Maurice Richard.  Une fois, nous nous sommes hasardés jusqu’à aller voir le show de Lili St-Cyr … quelle audace ! Inutile de vous dire que nous nous sommes bien gardés d’en souffler mot au frère Urbain responsable de la grande salle des pensionnaires.

Je jouais au hockey pour l’équipe MSL.  À chaque année, avant que ne débute le carême, l’événement culminant du carnaval des étudiants de Montréal  était le match de hockey qui opposait les anglophones du « Montreal Catholic High School » et les francophones du Mont-Saint-Louis. Le match avait lieu au Forum, oui je dis bien au Forum coin Atwater et Ste-Catherine. Je me souviens, comme si c’était hier, du trac que j’avais au moment de sauter sur la glace  pour la première fois. Imaginez-vous un petit gars de Plessisville, un village de moins de trois mille habitants,  jouant au hockey au Forum de Montréal devant quelques dix  mille étudiants et parents chahutant et criant à en perdre la voix…

Je garde un souvenir impérissable de mes années au Mont-St-Louis. En plus des sciences, du latin, du grec et de la philosophie, j’ai appris « la vie »… Les frères des Écoles Chrétiennes qui dirigeaient le collège à l’époque offraient  à leurs étudiants toutes sortes d’activités parascolaires dont le fameux corps de cadet de l’Armée canadienne. C’est ainsi qu’en plus du hockey, j’ai fait de la musique, du théâtre et que j’ai participé aux cours d’art oratoire. La vie au MSL était un feu roulant et j’ai eu la chance d’en faire partie.

J’espère que le MSL d’aujourd’hui poursuit  sa mission et offre toujours à ses étudiants la possibilité d’obtenir non seulement un diplôme reconnu,  mais aussi et surtout d’y apprendre « la vie »

Raymond Garneau, Sciences 1953, Bacc 1954

Août 2008

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