Robert Leprohon, artiste-peintre

Par Michèle Leprohon, enseignante au Collège Mont-Saint-Louis de 1969 à 1997

Michèle Leprohon

Peut-être est-ce l’émotion en pensant à ses accomplissements qui m’incite à vous transmettre quelques souvenirs personnels de mon oncle Robert. C’est l’Autriche qui m’a fait connaître l’ampleur de ses réalisations.

Robert Leprohon, artiste peintre (1926 – 2020)

Fils d’une famille de six enfants dont il était le troisième garçon, très jeune, il manifesta ses dissemblances qui l’éloignaient de ses deux frères. Le sport ni les jeux variés n’ont pas fait partie de sa jeunesse. Cette famille a grandi dans le quartier Maisonneuve de Montréal et passé ses étés au bord du fleuve Saint-Laurent.

Jeune homme, il aimait la recherche et les études personnelles. De lui-même, il se mit à l’étude de l’espagnol, de l’histoire, du code Morse (!) du dessin et de la peinture. Je rencontrais mon oncle aux réunions familiales du Temps des fêtes. Homme de silence, il y participait discrètement, préférant les conversations tranquilles et les tête-à-tête avec tel beau-frère ou telle belle-soeur. Jeune fille, sa distinction me fascinait. Ainsi en est-il d’une esquisse de sa « première vie ».


Il passa sa « deuxième vie » dans la découverte et le savoir comme directeur des relations publiques aux Presses de l’Université Laval. À ses études, il ajouta celle du piano. On m’a dit qu’en arrivant chez lui on entendait la musique de Chopin.

C’est à la visite d’une exposition au Musée des Beaux-Arts de Montréal qu’il décida de se consacrer à la peinture. L’exposition s’intitulait « Cinq siècles de peinture hollandaise ». Il réalisa que ses études entreprises à l’école des HEC de Montréal ne remplissaient pas ses aspirations et il opta pour l’étude approfondie des arts visuels.

Montréal vivait alors une période très stimulante avec l’entrée en scène du Refus global. Ce groupe constituait un milieu intense de vie artistique. Il se lia d’amitié avec Marcel Barbeau et Pierre Gaudreau. En 1947, au même musée, il participa à l’exposition « Sacre du printemps ». Dès lors, il passa ses étés à Port-au-Persil où la nature prodigue lumière et couleurs. En 1953, il s’établit à Québec.

https://robertleprohon.ca/

De là, une carrière qui dura 60 ans en cherchant à rendre à ses tableaux l’intégrité et la liberté ravies au Québec pendant l’après-guerre. Comme c’est fréquemment le cas pour des artistes d’ici ce fut l’Europe qui le consacra à l’international. En 1918, une exposition à Vienne présenta son mérite dans l’histoire et dans la vie artistique. Ses toiles seront le symbole du festival de la musique sacrée dans la ville de Krems. En Allemagne, il fait partie du programme en arts dans les écoles.

L’art de Robert Leprohon dans les salles de classe en Allemagne (17 nov. 2019)

Le travail exceptionnel de la classe de deuxième année du professeur Michaela Bonnkirch à Munich, automne 2019. Un projet pilote pour introduire l’art de Robert dans les classes allemandes a été un réel succès !

https://robertleprohon.ca/news

« Robert Leprohon a fréquenté le Mont-Saint-Louis sur la rue Sherbrooke de 1943 à 1945. Rappelons que dans ces années-là plusieurs hommes talentueux ont commencé leur formation artistique par des cours de dessin au Mont-Saint-Louis. Ce fut notamment le cas pour Jean-Paul Riopelle (1939 à 1941) et Fernand Toupin (1945). »

Merci à Michèle Leprohon!

Cet article a d’abord été publié dans l’Amicale du MSL, le bulletin des ex-membres du personnel du Collège Mont-Saint-Louis.

Volume 14 No.1 Mars 2023

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *