Le frère Gédéon Désilets a enseigné pendant 28 ans au Mont-Saint-Louis (de 1940 à 1968). Diplômé de l’École des Beaux-Arts de Montréal en 1935, il était reconnu pour son talent artistique et ses intérêts tant pour les sciences que pour les sports. Le Musée national des beaux-arts du Québec possède trois œuvres (pastel) du frère Gédéon dans sa collection permanente, réalisées entre 1925 et 1945. Nul doute que ce peintre paysagiste a eu une influence positive sur plusieurs élèves ayant fréquenté le Mont-Saint-Louis.
Collège Mont-Saint-Louis 1888-2103 125 ans d’histoire, p. 65
La découverte des arts visuels
Ce fut une grande révélation pour moi de rencontrer le révérend frère Gédéon, artiste peintre et diplômé des Beaux-arts de Montréal. Selon ses conseils, je n’ai pas hésité à m’inscrire à son atelier de formation en arts visuels. (…) À certaines occasions, j’ai rencontré le frère Gédéon qui m’a hautement conseillé de poursuivre ma démarche artistique.
Claude Ferron, MSL 1941-1950
Collège Mont-Saint-Louis 1888-2103 125 ans d’histoire, p. 66
Les cours du bon frère Gédéon
Au Collège, nous avions congé le mercredi après-midi et le samedi après-midi. Le mercredi après-midi, je suivais des cours de peinture avec le frère Gédéon. Nous partions vers une heure, dans un petit camion, le plus souvent vers Ahuntsic pour repérer de beaux paysages, pour peindre les arbres, la rivière des Prairies, les vieilles maisons du boulevard Gouin. Le plus souvent nous faisions nos croquis au fusain, parfois à la gouache ou au pastel et le samedi après-midi, nous en mettions certains à la peinture à l’huile. Moments magiques! Que de belles heures ! On ne s’ennuyait pas ! Ces jours de congé bien remplis font partie de mes beaux souvenirs du collège. La joie de découvrir la gouache, le pastel, l’huile. La joie de dessiner, de peindre, de créer. Pas d’examen ! Pour le plaisir seulement. Sous la tutelle d’un maître pédagogue, apprendre à voir et à sentir la beauté.
Un jour le frère Gédéon me dit : Allez à la Galerie Morency, rue Saint-Denis, il y a un Canadien qui fait des tableaux étonnants. J’y suis allé. J’y découvre un tableau sombre, tourmenté, d’où émane une force que je ne m’explique pas. C’est le choc ! C’est la première fois qu’un tableau me parle ainsi. Il faut dire que c’est le premier tableau en galerie que je vois. Je raconte au frère Gédéon ce que j’ai vécu. La rencontre avec un grand peintre produit toujours une belle émotion. Vous avez de la chance d’avoir connu cette expérience. Déjà, en 1945, mon professeur avait découvert Marc-Aurèle Fortin, alors pratiquement inconnu et moi, à 14 ans, je venais d’entrer dans un monde merveilleux, celui de l’Art.
Jacques Laurin, MSL 1944-1950
Collège Mont-Saint-Louis 1888-2103 125 ans d’histoire, p. 67
Un des nôtres folkloriste peintre
Les vingt-sept peintures et les dix pastels du Saguenay furent exposés à Port-Alfred d’abord, puis au Mont-Saint-Louis. Notre peintre canadien-français porte, enclos, le germe d’un plus profond amour national parmi les nôtres. Qu’il aille toujours de l’avant dans son interprétation de la nature du Québec. L’an 1946 dirigera son œil scrutateur vers l’est et fouillera le chaos gaspésien. Souhaitons que notre éminent professeur persévère à ouvrer cette imagerie de longue haleine. Les francs québécois lui sauront gré d’une tranche de survie culturelle.
Olivier Marchand, MSL 1940-1947
M.S.L. Septembre-Octobre 1945, p.14
Publié en décembre 2017