MSL 1947
Fils de Marguerite Brunelle et de Pierre-Aimé Marchand, Olivier Marchand est né à Montréal en 1928. Il a été rapidement mis en contact avec une certaine vie culturelle, car son père aimait la musique classique et la lecture, avec une prédilection pour la poésie de Victor Hugo; la bibliothèque familiale, très bien rangée, offrait en particulier les élégants volumes de la Collection Nelson.
Il allait poursuivre son exploration littéraire auprès des frères des Écoles chrétiennes, au Mont-Saint-Louis, qu’il a fréquenté de 1940 à 1947. Le jeune homme a aussi beaucoup fréquenté la bibliothèque municipale, située alors rue Sherbrooke, face au parc La Fontaine, à peu de distance de son domicile. Au Mont-Saint-Louis, il a rédigé de nombreux essais et poèmes qui ont paru dans la revue du Collège.
Au sujet du MSL, Olivier Marchand confie :
En somme, le Mont-Saint-Louis fut un lieu très formateur où régnait une belle discipline dans un cadre unique, au cœur de la ville; pour des centaines de jeunes gens, ce fut un lieu privilégié permettant de réaliser le meilleur
À l’automne 1947, intéressé au journalisme, il s’inscrit à des cours en sciences sociales à l’Université de Montréal; c’est en se rendant en tramway à un cours qu’il fait la connaissance de Gaston Miron, installé depuis peu à Montréal. Tous deux vont aller de découvertes en découvertes, par l’auto-stop, les mouvements de jeunesse, le scoutisme. Leur première conversation fut déclenchée par un recueil de Saint-Denys-Garneau que le jeune Marchand venait de découvrir.
Soulignons que Gaston Miron, ayant lu des notes de cours de son ami Marchand, lui écrivit ceci: « Avec le recul du temps, je me rends compte que le Mont-Saint-Louis, à l’époque, était à l’avant-garde dans l’enseignement de la littérature. »
En 1950, Olivier Marchand rencontre Mathilde Ganzini qui deviendra son épouse en 1953 et avec qui il aura quatre enfants.
1953 est aussi l’année de la publication de Deux Sangs réunissant des poèmes de Gaston Miron et d’Olivier Marchand; cette parution inaugura les Éditions de l’Hexagone qui connurent ensuite un bel essor. Olivier Marchand est l’un des six cofondateurs de la première maison d’édition de poésie québécoise, avec Mathilde Ganzini, Gaston Miron,le décorateur Jean-Claude Rinfret, et les futurs cinéastes Gilles Carle et Louis Portugais. C’est Olivier Marchand qui en a proposé le nom en référence au nombre de fondateurs. Avant la naissance de cette maison d’édition, lieu d’accueil pour la poésie, les poètes du Québec publiaient à leurs frais et peu d’entre eux réussissaient à éditer leur œuvre. Au fil des années, l’Hexagone a enrichi son catalogue de plusieurs poètes reconnus.
Le recueil de poèmes Deux sangs connut un beau succès sur le plan des ventes et des critiques. En 2013, à l’occasion du 60e anniversaire de la publication, une nouvelle édition du recueil a été publiée.
L’œuvre d’Olivier Marchand compte les titres suivants : Deux Sangs (1953), Crier que je vis (1958), aussi publié en italien, Silex 2 (1960), Par détresse et tendresse, (1970), Nos sangs comme rivière (2019), ainsi que de nombreux poèmes inédits.
Olivier Marchand a été rédacteur-traducteur à l’agence de nouvelles Presse Canadienne et au journal La Presse.
L’Association des anciens du Mont-Saint-Louis accueille à son Panthéon un homme pour qui la poésie fut une passion et qui a contribué à son rayonnement et à sa diffusion.
Virginie Nolin (promotion 2008), productrice, scénariste et réalisatrice a filmé l’hommage rendu à Monsieur Olivier Marchand, nommé au Panthéon des anciens du Mont-Saint-Louis.