Guy Archambault

Quand j’étais au Mont-Saint-Louis, le Collège se trouvait au 244 Sherbrooke est et la vie était beaucoup plus tranquille qu’aujourd’hui. Les Frères des Écoles chrétiennes étaient encore bien présents et ils s’occupaient non seulement des études, mais aussi de toutes les activités parascolaires, qui étaient fort nombreuses.

J’ai passé dix ans dans les murs du Collège de 1952à 1962; j’y a fait les deux dernières années de mon cours primaire (6e et 7e) et tout mon cours classique latin-sciences.

Je n’ai qu’à fermer les yeux pour revoir les couloirs, les salles de classe, la bibliothèque, le parloir, le corridor du premier étage sur les murs duquel étaient accrochés les portraits de tous les directeurs qui s’étaient succédé depuis les débuts et les photos de tous les élèves qui avaient terminé leurs études au Collège et celui du deuxième où dans des vitrines, dormaient des animaux empaillés; je n’ai qu’à songer un instant pour me rappeler les diverses odeurs et pour faire revivre la chapelle, les escaliers de bois que nous descendions quatre à quatre, le laboratoire de biologie, les trois cours de récréation et l’auditorium où j’ai chanté dans la chorale, joué dans des spectacles divers et fait du théâtre amateur.

Je pourrais parler pendant des heures et des heures du plaisir que j’ai eu à étudier, à faire du sport, à m’égosiller à la chorale, à crier « MSL, ra, ra, ra », ainsi qu’à chanter et à prier à la chapelle; je pourrais rappeler le nom de dizaines et de dizaines de professeurs, tant frères que laïcs, qui m’ont instruit, mais aussi éduqué; je pourrais mentionner les amitiés que j’ai nouées avec mes condisciples et qui durent encore aujourd’hui; je pourrais souligner les rassemblements des cadets dans la première cours, dessiner le mur de ciment d’une soixante de pieds de hauteur de la deuxième cour et rappeler qu’au niveau de la troisième cour, il y avait un bain public et un poste de police à l’arrière duquel se trouvaient des chevaux; je pourrais enfin décrire le long défilé auquel, un samedi par année, prenaient part élèves et professeurs pour se rendre du Collège, rue Sherbrooke, au Forum de Montréal, rue Atwater, pour la célébration du Festival du MSL.

Comme c’est loin tout ça et, cependant, comme c’est vivant dans mon esprit; c’est une période à tout jamais révolue mais pour moi et pour tous ceux qui ont connu ces temps pourtant pas si lointains, c’est un moment inoubliable où nous prenions encore le temps de vivre, de respirer l’air et le parfum des fleurs et de nous amuser d’un rien. Que nous en soyons réduits aujourd’hui à ne revoir ces lieux qu’en esprit puisque le Collège, après avoir été à l’abandon pendant de nombreuses années est devenu un immeuble de condos, que le gymnase et l’auditorium ont été démolis et que les cours de récréation ont disparu pour faire place au Cégep du Vieux Montréal, n’enlève rien à notre souvenir.

Guy Archambault, promotion 1962

Août 2008

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