Le changement de la garde

Les quelque trente-deux années pendant lesquelles j’ai enseigné au Mont-Saint-Louis ont vu se succéder bon nombre de nouveaux membres du personnel. Certains quittaient pour des raisons de carrière, de famille ou tout simplement parce que le « Format MSL » ne convenait pas à leur personnalité. Comme la plus grande partie du personnel laïc avait été engagée à la fin des années 1960 ou au début des années 1970, il y avait peu de mises à la retraite, sauf peut-être les derniers frères des Écoles Chrétiennes qui nous quittaient, l’un après l’autre, discrètement. Trop discrètement, peut-être.

Quel élève de cette époque ne se souvient pas des Roland Alarie, Urgel Bettez, Marcel Blondeau, Henri Lalonde, Rosaire Mondou, Ange-Albert Thibault ou Bernard Toupin ? Mis à part ces quelques cas, les baby-boomers sont arrivés en même temps ou presque à l’âge où il faut céder la place, où il faut passer le flambeau aux générations montantes.

C’est pourquoi le Collège a subi, depuis quelques années, une rapide saignée de sa vieille garde qui ne meurt pas, mais qui se rend tout de même. D’abord, il y a cinq ou six ans, des offres du gouvernement qu’on ne pouvait refuser et quelques raisons personnelles ont entraîné un départ massif :

Lise Bourassa, Raoul Boutin, Andrée Boyer, Micheline Chapleau, Maurice Cloutier, Roger Degagné, Roger Denis, Alain Des Rosiers, Claude Guillemette, Lisette Héroux-Marcoux, Denys Kavannagh, Suzanne Languedoc, Michèle Leprohon, Jean Monarque, Richard Philie, Normand Todd, Robert Tremblay et Charles Tyo.

Puis, plus récemment, c’était au tour des :

Jacques Brunette, Robert Brunette, Michel Charbonneau, Jacqueline Clermont-Legros, Dennis Diamond, Herman Duranleau, Louise Lalonde, Normand Sévigny, Jacqueline Simard, Nicole Tremblay et Lucienne Morency.

Avec une rapidité surprenante, le cycle se complète et la relève s’installe. Comme c’est souvent le cas, cette relève compte plusieurs anciens élèves du Collège. Il y avait déjà les Denis Blais (1968), Normand Landry (1969), Louise Lauzier (1968) et Pierre Marticotte (1970). Sont venus s’ajouter les Julie Couillard (1986), Anne Gagnon (1974), Stéphane Georges (1987), Élaine Lavoie (1978), Luc Morin (1981), Marie-Eve Perrotte (1993) et Antoine Therrien (1996).

Si on ajoute aux nombreux départs tous les changements qui ont modifié l’aspect intérieur du Collège, on comprend facilement que certains anciens soient un peu déroutés si, d’aventure, ils remettent les pieds dans ces lieux qui les ont vus grandir.

En effet, pour les plus anciens élèves, le Collège a bien changé. Ceux qui ont connu le Collège de la rue Sherbrooke cherchent en vain dans l’Institution d’aujourd’hui un signe concret qui leur rappellerait leur Alma Mater. Même les anciens du nouveau Collège sont parfois étonnés de constater certaines réfections.

Cependant, et c’est ça l’important : comme on le disait pour les fantômes du Forum, les mânes du Mont-Saint-Louis continuent et continueront de hanter ces êtres et l’esprit MSL, d’inspirer ceux qui poursuivent l’œuvre d’éducation entreprise il y a cent quatorze ans.

Jacques Brunette

Juin 2003

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