Frère Robert

Le frère Robert (Étienne Poitras de son vrai nom) est né en 1887. Il a été le premier licencié en mathématiques de la Faculté des sciences de l’Université de Montréal. Il a enseigné au Mont-Saint-Louis de 1908 à 1957, année de son décès.

En plus d’être un pédagogue hors pair, le frère Robert possède une mémoire prodigieuse ainsi qu’une faculté de calcul exceptionnelle. Mais il a une autre passion : l’astronomie qu’il a découverte par le biais des mathématiques. Le frère Robert a d’ailleurs à son actif plusieurs livres sur le sujet, dont l’Astronomie élémentaire (1931), à l’intention de ses élèves, et considéré à l’époque comme un des meilleurs ouvrages de vulgarisation jamais publié au Canada.

Sa production littéraire compte aussi un Précis d’astronomie élémentaire (1934), Regard sur l’univers (1948) et les Astres et les Lettres (1950). Pendant quelques années, il a été l’auteur d’une chronique sur l’astronomie dans les pages du journal La Patrie et c’est à lui que l’on doit d’avoir jeté les bases de la section francophone de Société d’astronomie de Montréal.

Malgré tout, le frère Robert demeure très modeste et continue de se considérer comme un astronome amateur. Mais en bon pédagogue, il ne répugne pas à enseigner les rudiments de cette matière aux étudiants qui en font la demande… quitte parfois à se faire prier un peu.

Le frère Robert aimait beaucoup la crème glacée, raconte Bernard Lamarre. Nous n’avions qu`à nous cotiser pour lui en acheter et nous pouvions ainsi passer des soirées passionnantes avec lui sur le toit du Collège à apprendre la position des planètes, des étoiles et des constellations.

Le frère Robert a aussi été directeur du Mont-Saint-Louis de 1935 à 1938. La rumeur veut qu’il ait lui-même demandé d’être relevé de cette fonction pour pouvoir se consacrer à ses activités d’enseignant.

Dans ce temps-là, les enseignants avaient la vocation et ils abordaient leur métier avec passion. On raconte que le frère Robert a demandé à réintégrer son poste de simple enseignant, parce que c’était là ce qu’il savait le mieux faire. ‘’Tout le monde est capable de remplir de la paperasse, aurait-il dit, mais personne de peut enseigner comme moi’’.

Extrait de la biographie de Bernard Lamarre, promotion 1948

Le génie d’une vie, p. 26. Septembre 2007

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