120 ans d’histoires humaines, 33 ans d’histoires familiales…

C’est en août 1979 que tout a commencé. J’ai annoncé, de but en blanc, à mes parents qu’il n’était « pas question » que j’aille dans une école de filles. J’étais en effet inscrite à l’autre Collège, pas loin du Mont-Saint-Louis. Par quel tour de magie ma mère a-t-elle réussi à me faire admettre au MSL à la dernière minute ? Nous ne le saurons jamais. Mais cette décision allait changer ma vie !

Nous avons vécu, ma meilleure amie Nicole et moi, les prémisses du co-voiturage. Nos pères nous emmenaient tour à tour à Montréal, petites Lavalloises parmi tant d’autres. Le soir, c’était l’autobus, nous étions entassés et bruyants, un grand moment de socialisation pour seulement 10 sous.

J’ai tout de suite été heureuse au Mont-Saint-Louis et les deux ans de « vestons verts » du premier cycle ont passé à la vitesse de l’éclair.

Je me souviens de la « vieille aile », de ses escaliers de bois où nos sabots claquaient (oui, vous avez bien lu, nos sabots… c’était la mode). J’y allais souvent parce que M. Labossière et Michel Bouchard y tenaient toutes sortes d’activités de pastorale qui rassemblaient une gang pas mal allumée. Nous allions en camp à Saint-Côme et nous l’avons hurlé souvent, le « Ô Ursule ! » de l’Abbé Pierre !

Les professeurs sont tous différents, évidemment, mais plusieurs garderont une place spéciale dans ma mémoire. Preuve que je vieillis, la plupart sont partis à la retraite l’an dernier, mais je me dois de souligner l’importance de leur charisme et l’influence qu’ils ont eue sur moi. Merci M. Boileau, Mme Dufort, M. Isabelle, M. Landry, M. Mativat, M. Bachand et M. Lepage. Merci pour tout.

En troisième secondaire, je découvre encore plus de trésors du MSL. Je m’implique au journal Le Regard, l’ancêtre du Mon Œil. Il y a beaucoup de talent au Collège et les caricaturistes sont particulièrement audacieux… Des enseignants passionnés, Michel Lepage, Jacqueline Côté et Claude Bachand nous initient au théâtre. Nous monterons en trois ans Le Bourgeois Gentilhomme, Topaze et Les Sorcières de Salem. J’ai eu la chance de partager la scène avec Isabelle Vincent qui est maintenant une vraie actrice, elle. Quand je vais la voir en coulisse après ses représentations de nos jours, je me souviens…

Question de bouger un peu, j’ai choisi le handball. J’ai visité la Gaspésie une seule fois dans ma vie, pour un tournoi, et en fait, je n’ai connu que le gymnase de l’école secondaire de Matane… Je jouais avec Julie Payette… Il y avait la marche 2/3, des sorties au théâtre, à l’OSM, les spectacles comme Jim et Bertrand, les danses à la cafétéria… Le vendredi soir, il y avait aussi le club de ski…

Malgré mon horaire assez chargé, j’ai enfin remarqué ce qui m’avait emmenée au Collège : les garçons ! Tous plus intéressants les uns que les autres, beaux à craquer avec leurs cheveux longs sur les épaules, leurs looks négligés malgré l’uniforme (encore là, c’était la mode). J’ai rencontré Jean-Yves, celui qui devait devenir, quelques années plus tard, l’homme de ma vie. Le destin !

Secondaire 5. Toujours les mêmes activités de base, un petit ami, et j’ajoute : Tradition, le Bal des finissants, je suis monitrice pour les camps de pastorale, je milite pour l’abolition de l’uniforme et, grâce à Jean-Louis Desrosiers, je découvre la photo. Une étudiante californienne passe l’année avec nous, j’irai la visiter en juin 1980. Je vis des moments extraordinaires. Nous sommes tissés serrés, nous garderons contact longtemps, longtemps… Et pour vrai !

Aujourd’hui, 33 ans plus tard, je suis encore régulièrement au Collège. Je suis avec Jean-Yves depuis plus de 27 ans, nous avons trois merveilleux garçons, et le plus jeune, Jérémie, suivant les traces de ses frères, est actuellement en troisième secondaire au Mont-Saint-Louis. L’histoire se répète chez nous… Chacun y a trouvé une passion, des profs qui l’ont allumé, des amis et même parfois l’amour… Je pourrais vous en raconter encore et encore, des histoires humaines, ou du moins, nos histoires de famille !

À vous, les élèves actuels, de créer vos histoires. Savourez votre passage au Mont-Saint-Louis, laissez vous découvrir, osez toucher à tout… Vous n’oublierez jamais ces années si intenses, si riches en possibilités !

À vous, les adultes qui donnez accès à ce climat formidable, merci et continuez !

Chantal Gauthier, promotion 1979

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