Pourquoi les conventums sont si importants…

J’ai eu un grand plaisir à me retrouver récemment avec tous mes collègues de la promotion 1963 au conventum marquant notre 45ième anniversaire. Tout comme ce fut le cas pour moi, j’ai pu constater que ce moment était grandement attendu par tous ceux qui ont participé à ces retrouvailles. Immédiatement après la prise en charge de l’organisation de notre collègue Pierre Girard, tous ont collaboré pour jouer au détective afin de retracer chacun des membres de notre promotion. C’est ainsi que, d’un contact à l’autre, nous réussissions à trouver, après 45 ans, les coordonnées de tous les diplômés du cours latin-sciences de 1963. Cette concertation a démontré clairement toute l’importance qu’accordaient chacun des collègues à cette rencontre.

Après toutes nos enquêtes, les résultats : 3 décès, 35 collègues localisés, 3 absences au souper pour diverses raisons et 32 présences enthousiastes à notre conventum…Quelle participation exceptionnelle après 45 ans !

C’est ainsi que nous nous retrouvions enfin ensemble dans une atmosphère de joie, le 10 mai dernier, au restaurant « Le Saint-Christophe ». Lors de ce premier contact, le défi à franchir : réussir à travers quelques rides, quelques cheveux gris ou…blancs… ou l’absence de cheveux… à découvrir les traits de ceux que nous avons côtoyé durant plusieurs années près d’un demi siècle plus tôt et à y accoler le bon nom. Une découverte importante : même si les années ont laissé certaines marques, les traits de caractère n’ont pas réellement changé. Après autant d’années, tous sont demeurés passablement ce qu’ils étaient quand nous partagions notre quotidien d’étudiants. Les sérieux le sont encore et les farceurs n’ont rien perdu de leur talent…

Après des échanges chaleureux autour d’un apéro, vint le moment de passer au repas. Autour des tables, les groupes se reforment quelque peu calqués sur les groupes d’amis qui existaient au moment où nous fréquentions le Mont-Saint-Louis. A la suggestion de l’organisateur de la rencontre, chacun a son tour eut l’occasion, entre les services, de prendre 3, 4, 5 ou….10 minutes (pour ceux dont on se rappelait encore le goût de monopoliser la scène) pour tracer une forme de bilan de vie à la fois sur les plans personnel et professionnel. C’est ainsi qu’en quelques minutes, nous voyons devant nous se dérouler une vie active sur une durée de plus de 45 années. Tout y passe : les ambitions au moment du départ du collège, pour plusieurs un mariage avec la blonde que nous avions connue au cours de nos partys d’étudiants, divorces pour certains et même remariages (jusqu’à trois fois pour les plus coriaces…), les enfants et ce qu’ils sont devenus, les petits enfants, les maladies qui ont affectées sérieusement la vie de certains collègues, les études universitaires, l’évolution de la vie professionnelle, les activités des retraités et, pour certains, les craintes face à l’heure de la retraite, les projets d’avenir car la vie continue avec toujours autant de ferveur même arrivés au milieu de la soixantaine…

Quelle occasion extraordinaire que de pouvoir, en quelques heures, devenir témoin du cheminement ou de l’histoire de vie de plus de 32 personnes qui, après toutes ces années, continuent à occuper des places significatives dans chacune de nos mémoires. Telle fut la réaction d’un des collègues qui s’est levé, disons après ce tour de vie, pour exprimer son ébahissement et sa très grande satisfaction de renouer avec ces relations amicales demeurées toujours imprégnées dans vies respectives. Ainsi, nous pouvons réaliser toute la signification et l’importance de notre passage au collège Mont-Saint-Louis et à quel point celui-ci a marqué radicalement toutes les facettes de nos vies !

Compte tenu que le rythme des années semble s’accélérer avec l’âge, il fut décidé de nous retrouver non pas dans cinq ans mais dans deux ans. Ces heures de retrouvailles s’étant passées trop rapidement, nous voilà arrivés au moment du départ qui s’effectue non sans une certaine résistance quand on regarde ceux qui se regroupent pour prendre encore un dernier digestif…et étirer ces moments de grand plaisir.

Une expérience extraordinaire que nous encourageons tous les anciens MSL à vivre …

Yvan Bordeleau, promotion 1963

Septembre 2008

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