Jacqueline Côté

C’est la faute de Lepage!!!

S’il ne m’avait pas invitée à participer à l’activité-théâtre dont il était responsable cet automne 77, je n’aurais jamais eu la piqûre pour les arts de la scène.  Michel Lepage, alors professeur d’histoire en 5e secondaire, avait eu l’occasion de  monter en compagnie d’Yvon Grimard les productions de PIGMALION et de TOPAZE avec les élèves de 2e cycle.

Michel me proposant le DON JUAN de Molière, j’ai renchéri avec le BOURGEOIS GENTILHOMME qui nous offrait la possibilité de jouer la comédie, de chanter, de danser et d’impliquer un grand nombre de nos élèves. Faut dire que j’avais le sens du « casting »! Quelle belle première production avec Covielle Ferrandez Nicole (Isabelle) Vincent, Bourgeois Verdier et baryton Laperrière. Belle aventure avec mes collègues Bachand, Prieur, Zappa et Lepage! Voilà, je suis accro. Il ya eu LES SORCIÈRES DE SALEM, qui ont fait souffrir nos spectateurs captifs au moins deux heures trente minutes; EN PIÈCES DÉTACHÉES où des belles grandes filles ont offert une performance extraordinaire, puis LYSISTRATA, où nous avons pu, enfin, intégrer de magnifiiques jeunes hommes plutôt tentés par les sports que par le théâtre!

Et voilà Côté mise au fait du nouveau régime pédagogique qui offrait un programme d’art dramatique… une année sabbatique pour compléter une formation en EXDRA  à l’Université de Montréal avec la gourou Gisèle Barrette… une année d’attente en Français 4e secondaire avec la dramatisation de BONHEUR D’OCCASION (Oui! Oui! Je sais que vous n’avez lu que le chapitre concernant votre travail sur cette œuvre de Gabrielle Roy!) , et quelques ateliers expérimentaux dans l’actuel local d’arts plastiques, puis enfin l’implantation en septembre 83 du cours d’art dram dans MA palestre.

Et vogue la galère! Molière avec Michael Jackson et The Police, Shakespeare en compagnie de RBO et du Cirque du Soleil, BEN-UR en duplex,  la commedia dell’arte et le  break dance, Viviane Leigh cotoyant Camille Claudel et Madona, la dernière séquence de Platoon sur l’Adagio de Barber et le boxeur de Paul et Paul, le théâtre pauvre de Grotowski et la luxuriance de Stravinski, « Dinon-dîna-dit-on-du-dos-de-dix-dodus-dindons » confondue avec Didon de Purcell (merci Yannick!), les sorties au Théâtre Denise-Pelletier et les spectacles de Méritas (merci Todd!); écrire des chansons, créer des chorégraphies, rédiger des dramatiques, jouer avec des masques, se fatiguer le dos en écoutant les représentations de deux heures sur les tapis qu’il fallait ranger après les cours, se grimer, se costumer, se prendre pour un autre quelques minutes, avoir du plaisir, faire son « show », voler la vedette à l’impro, partager MA palestre avec les troupes d’EXTASE, monter la scène, enlever les chaises, ne pas respecter les cloches, rire, pleurer, aimer, haïr, exagérer, parler fort, ne pas lâcher, « je suis capable de tout’ faire avec mes lunettes noires! »

Grands dieux, que j’ai aimé chacun de ces beaux moments, instantanés et intenses! Merci à vous tous, élèves et collègues.

Jacqueline Côté, enseignante au MSL de 1973 à 2004

Septembre 2012

Extrait du livre Collège Mont-Saint-Louis Mont-Saint-Louis 1888-2013 125 ans d’histoire Témoignages d’hier et d’aujourd’hui

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