Allocution de Claude Béland

Très heureux d’être avec vous ce soir, en ce célèbre Collège. Je ne suis pas un diplômé de ce collège. Mais je connais le lieu anciennement un noviciat des futurs pères jésuite, où j’ai eu à prendre des décisions personnelles importantes. Étudiant au Collège Jean-de-Brébeuf – un collèg jésuite –  c’est en ce lieu, qu’en 1950,  les finissants des collèges venaient réfléchir à leur avenir, à l’occasion d’une retraite «cloîtrée» de quelques jours. Il fallait choisir entre «faire sa vie dans le monde religieux» (pour mieux assurer de sauver son âme) ou faire sa vie dans le monde ordinaire, là les risques du péché étaient grands ! Sur place, j’ai résolu de devenir jésuite. Le jeune novice chargé d’évaluer mon choix – après avoir analysé mon deuxième choix, celui de devenir avocat, m’a conseillé d’y réfléchir à nouveau. Ce que j’ai fait. En fait, ce qui m’a finalement convaincu de choisir le Droit, ce sont ma mère – qui s’est mise à pleurer lorsque je lui ai annoncé la nouvelle – et mon père qui m’a plutôt conseillé d’aller en parler avec… ma petite amie…Un moment important dans ma vie!

Influencé sans doute par les valeurs dominantes de l’époque, et les valeurs enseignées par les bons pères jésuites et celles que vivaient mes parents, j’ai finalement résolu de faire carrière dans le monde de la du droit et plus particulièrement dans le monde de la coopération. J’ai choisi, comme la plupart de mes confrères, le Un pour tous, tous pour un, plutôt que le chacun pour soi. J’ai choisi le communautaire ou l’associationnisme plutôt que l’individualisme. Je me souviens de la devise de notre conventum : Semeurs de joie!  Et, pour moi – et les autres confrères de mon temps de collège, ceux qui survivent à l’écoulement du temps, (nous ne sommes plus nombreux !) – ce sont de très bons souvenirs !

Merci donc de l’invitation ce qui m’a valu deux grands plaisirs : celui de me rappeler ces souvenirs de ma jeunesse – et celui de jeter un coup d’œil sur l’historique du Collège Mont Saint-Louis et d’apprendre qu’en 1969, en pleine révolution tranquille, suite au rapport d’une célèbre Commission chargé de revoir l’organisation de l’éducation au Québec) les Frères des Écoles Chrétiennes décidaient de fermer le Collège. D’apprendre que  les parents de l’époque, conscients de la distinction entre l’éducation et l’enseignement, décidèrent de se regrouper et d’assurer la pérennité de ce collège en prenant en charge la gouvernance de cette réputée maison d’éducation sous la forme d’une association coopérative, c’est-à-dire une association démocratique contrôlés par les parents. Par le truchement de la coopérative, les parents devenaient copropriétaires indivis et usagers de l’institution. Une association qui a permis de maintenir la haute réputation du Collège. Et qui permet, encore aujourd’hui, d’affirmer, comme on peut le lire dans le court  historique du Collège publié sur l’internet : Assurément, le Collège Mont-Saint-Louis est plus qu’une école, c’est un milieu de vie, tant pour les enfants qui le fréquente que pour le personnel qui y travaillent.»

Autrement dit, le Collège Mont-Saint-Louis n’est pas un Collège comme les autres. Ce qui n’enlève rien aux autres. Mais n’être pas comme les autres exige un mode de gestion qui n’est pas celui des autres et dont les objectifs ne sont pas, non plus, dans leur totalité, ceux des autres.

C’est d’ailleurs les mêmes raisons qu’actuellement, non seulement au Québec, mais dans le monde, se fondent de plus en plus de coopératives ou de mutuelles ou d’entreprises sous contrôle démocratique, dans la plupart des secteurs d’activités, tels que la consommation, la production, la distribution, l’épargne et le crédit, la santé, les services funéraires, l’habitation, les communications, et même la distribution de l’électricité, sans oublier l’éducation, la formation, l’enseignement.   

D’ailleurs, en lisant l’histoire du Collège Mont Saint-Louis, j’y trouvais un certain parallèle avec l’histoire des caisses populaires qui furent parmi les premières coopératives au Québec. Le collège est né en 1886 (sous la gouverne d’une communauté religieuse dédiée à l’éducation). La  première caisse fut fondée en 1900. En ces temps-à, au Québec, c’était à la fois l’ère des bâtisseurs de grandes entreprises économiques et même des premières multinationales, propriété surtout des anglophones ou d’étrangers, alors qu’une bonne part de la population québécoise était plutôt pauvre, souvent refusée par les banques et souvent exploitée par des usuriers. C’était aussi la période aussi de l’exode des cultivateurs vers les États-Unis.

Indigné, Alphonse Desjardins décide de regrouper les «petites épargnes pour en faire un grand fleuve», au niveau de chacune des paroisses afin de créer un grand réseau qui deviendrait et je prends ses mots) « un rempart économique fort et solide pour nous protéger contre nos adversaires et nos rivaux.» Et du côté de l’agriculture (80% de la population était agricole, à l’époque), se forment des coopératives pour partager les coûts élevés des machineries agricoles modernes.

         Alphonse Desjardins, alors qu’il occupe la fonction de sténographe français à la Chambre des communes du Canada, en 1897, est profondément secoué par le discours d’un ministre qui plaide en faveur de l’adoption d’une loi contre les pratiques usuraires et donne l’exemple d’un homme condamné par un tribunal à payer des frais d’intérêt de 5 000 $ – une fortune à l’époque – sur un emprunt initial de… 150 $!

Comme de tels exemples sont nombreux au Québec, Alphonse Desjardins découvre à la Bibliothèque du Parlement un livre intitulé People’s Bank dont il s’inspirera pour créer la première caisse populaire à Lévis. Pour faire en sorte, comme il le disait, que les ruisseaux de la petite épargne finissent par créer un grand fleuve, il choisit la formule coopérative – qui à la fois unit les forces de l’épargne, est au service de l’ensemble de la population sur une base d’égalité, tout en étant une école d’éducation à l’épargne, à la démocratie et à la solidarité. Il disait : «Sur le terrain économique, le peuple est réduit au servage et à la merci d’une ploutocratie exploitant à son profit l’épargne de ce même peuple. Il y a là un état de choses contradictoires qui ne peut durer sans danger.»[1]

         Or, pour éviter cette soumission au capital, il adopte la règle de la primauté de la personne sur le capital – c’est-à-dire la règle du contrôle démocratique. Chaque membre n’aura qu’un vote – tous seront égaux sur ce plan et la décision finale sera celle de la majorité.

         Il crée une  entreprise pas comme les autres : il propose un processus décisionnel différent; des objectifs différents puisque la banque coopérative aura comme objectifs prioritaires l’éducation à l’épargne, à la démocratie, à la solidarité, au partage.

         Tout comme les premiers coopérateurs du Mont-Saint Louis, en 1969 : ceux-ci adoptent un processus décisionnel différent des autres institutions d’éducation ou d’enseignement; objectif différent aussi: l’objectif de ne pas faire en sorte que de former des têtes bien pleines, mais des têtes bien faites. L’objectif est de distinguer l’éducation de l’enseignement. Et ce fut réussi, et le Collège n’a cessé de se distinguer à cet égard, grâce au soutien et aux décisions majoritaires des parents membres de la coopérative.   

         D’une part, Alphonse Desjardins considérait la coopération comme un instrument de démocratisation de la vie économique. J’imagine que les fondateurs de l’association coopérative du MSL considéraient l’association coopérative comme un instrument de la démocratisation de l’éducation – dont la première responsabilité revient aux parents.

         Et sur ce plan, la coopérative offre de grands avantages puisque la coopérative se distingue des autres formes d’entreprises sur le plan de la propriété, de la participation, du partage, et du patrimoine. Les 4 «P».

  • La propriété d’une coopérative est collective et indivise, alors que dans les entreprises à capital-actions, la propriété appartient à celui ou à ceux qui en détiennent des parts de la valeur marchande des actifs de l’entreprise. Autrement dit, la coopérative est inaliénable : sa pérennité est assurée. Ce qui n’est pas le cas des entreprises à capital-actions.  
  • la Participation : dans les entreprises à capital-actions, seuls les actionnaires participent aux assemblées générales et le vote est proportionnel au nombre d’actions détenus par chacun des actionnaires, tandis que dans les coopératives, tous les usagers (les membres) de la coopérative peuvent participer aux assemblées générales, chaque membre ayant un vote. La décision majoritaire l’emporte.
  • Le Partage en fonction des activités faites avec la coopérative (en vertu de la notion du trop-perçu) tandis que dans les entreprises à capital-actions, le partage d’une partie des profits se fait en proportion du nombre d’actions détenues.
  • Et finalement, la coopérative est inaliénable – elle constitue un «noyau dur» dans l’économie d’un pays – tandis que les actions des entreprises à capital-actions sont transférables, le contrôle étant assuré par le détenteur du plus grand nombre d’actions.

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         Autrement dit, les coopératives s’inspirent des valeurs de la démocratie, de la reconnaissance d’une liberté qui ne nuit pas à celle des autres, (on n’impose pas un modèle unique…),  d’une égalité des droits et des chances et d’une nécessaire solidarité et fraternité.

         On comprend alors pourquoi les coopératives sont nées au XVIIIe siècle. C’est que le XVIIIe siècle, c’est l’époque où, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, sont institutionnalisées les valeurs de la liberté, d’égalité et de  fraternité

         C’est ce que les révolutions au XVIIIe siècle ont proposé comme projet de société, du moins pour les affaires de l’État. Après des siècles de domination de la majorité par une minorité (les rois, les empereurs, etc.) des révolutions populaires ont institutionnalisé la démocratie. Pour les affaires de l’État, on a adopté la règle une personne=un vote. C’est alors qu’on vit apparaître aussi, pour l’exercice du pouvoir économique, financier et social, des entreprises coopératives, des mutuelles ou des associations sans but lucratif (ou est reconnue la primauté de la personne et non la primauté du capital, et dans lesquelles la majorité domine la minorité).

         Un coup d’œil sur l’histoire du monde nous enseigne que deux tendances ont marqué l’organisation des sociétés au cours des siècles. Deux tendances– soit des tendances imposées par la domination d’une minorité, comme au temps de l’Antiquité ou au temps de la Féodalité, ou soit par la force et la présence d’une majorité des citoyens, comme au temps qui ont suivi les révolutions populaires du XVIIIe siècle.

          Deux courants qui sont créés et entretenus par l’être  humain, le seul, parmi tous les animaux, qui est défini comme étant un animal raisonnable. Donc, un courant qui prend sa source dans son animalité, soit le courant primaire où prévalent l’instinct de possession, lequel permet la domination et qu’on acquiert par l’exploitation des uns par les autres et parfois même, surtout dans le cas des pays, par le pillage des biens des autres. Ou le courant civilisateur, inspiré de la capacité de l’être humain de raisonner, de parler, de conceptualiser des projets pour le mieux-vivre ensemble – et qui est guidé par les valeurs de la liberté, de l’égalité et de la fraternité. Des valeurs d’entraide et une vision du mieux-être commun.

Autant de valeurs inscrites dans les grandes chartes des droits de l’homme et du citoyen.

         Or, le monde, depuis le XVIIIe siècle oscille entre des sociétés fortement influencés par le courant primaire et des périodes de courant civilisateur :

  • Après les révolutions populaires 18e siècle, on y a mis du temps à reconnaître le pouvoir du peuple : grands défis d’universalisation de l’enseignement et de l’éducation; grand défi d’un changement de la culture monarchique ou impériale, etc. Mais c’est une période de progrès du courant civilisateur.
  • Mais le courant primaire est toujours vivant : guerre 1914-1917. 17 millions de morts! – Création de la Société des Nations, sans l’adhésion des USA.
  • 1929- Grand krach boursier ! (Courant primaire!)
  • 1932- Roosevelt – mesures de social-démocratie.
  • 1939-1945 : guerre mondiale. Courant primaire ! (50 millions de morts.
  • 1944- Entente de Bretton Woods. Courant civilisateur. Stabilité monétaire assurées par les USA.
  • 1945- Création de l’ONU.
  • 1948 – Signature de la Déclaration Universelle des droits de l’homme.
  • Article premier :« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.» C’est l’énoncé clair de l’espoir de faire du courant civilisateur le courant devant guider les êtres humains à l’avenir.
  • 1945-1975 : trente années glorieuses. Classe moyenne dominante aux USA. Entente entre les deux partis politiques. Au Québec, c’est la période de la révolution tranquille. On vise un Québec libre, égalitaire, solidaire. Courant civilisateur.
  • 1970 – Des individus s’enrichissent rapidement. Les républicains changent leur vision du monde de l’avenir.
  • Les USA renoncent à leur responsabilité de la stabilité monétaire.
  • Évaluation de la devise sur les marchés. Spéculation. Endettement. Deux nouveaux piliers.
  • En conséquence, des crises à tous les 6 ou 7 ans ! Retour du courant primaire.
  • La dernière crise 2008 – infarctus libéral – Il faut changer son mode de vie ! Il faut changer le monde !

         Nombreux sont ceux qui le réclament.

         Oui, changer le monde est toujours possible. Depuis des siècles, l’être humain a imaginé et proposé des doctrines socioéconomiques diverses. Deux économistes français, Charles Gide et Charles Rist, – déjà en 1930 – ont publié un livre sur l’histoire des doctrines économiques et sociales dans les pays occidentaux. Ils ont mis 4 ans à écrire ce livre – un livre de 895 pages pour décrire les différentes doctrines économiques qui ont jalonné le 17e, 18e et 19e siècle ! Depuis le temps des physiocrates au 17e siècle, jusqu’aux années 1930, en expliquant les différentes et successives formes de capitalisme, de libéralisme, d’étatisme, de socialisme, de solidarisme, de communisme, de collectivisme chrétien, de social-démocratie, etc.

         Nombreux sont ceux  qui aujourd’hui réclament un retour aux valeurs du courant civilisateur.

         Joseph Stiglitz : « Malheureusement, la plupart des élites économiques et politiques n’en prennent pas conscience : aveuglées par leurs croyances, elles évoquent une crise exclusivement financière qui aura certes des répercussions économiques, alors qu’il s’agit de la faillite d’un système conjugué à une grave crise morale. (…) Il est donc urgent aujourd’hui de repenser le monde, de réformer une science économique qui s’est fourvoyée, entraînant dans son sillage, l’accroissement des inégalités, la montée de la pauvreté ou l’aggravation de la crise environnementale.»

         Les économistes attérrés : 630 économistes !

         « La doctrine néolibérale qui repose sur l’hypothèse aujourd’hui indéfendable de l’efficience des marchés financiers, doit être abandonnée. (…) Cela suppose la mutualisation d’importante ressources budgétaires dégagées par le développement d’une fiscalité fortement redistributrice.»

         Jean Ziegler, responsable de la faim dans le monde à l’ONU :

         « Nous assistons aujourd’hui à un formidable mouvement de reféodalisation du monde… »

         Hillary Clinton qui propose de civiliser la démocratie.

         Boutros-Boutros Ghali qui suggère de démocratiser la mondialisation.

         Ce ne sont que des exemples – la liste est longue des plaidoyers pour des sociétés davantage solidaire et démocratique et plus axé sur un objectif du bien-être commun. Y compris le Forum social mondial – qui réclame la création de réseaux de coopératives – puisque ce sont les coopératives qui permettent de vivre localement la démocratie; qui permet au peuple de reprendre la parole, et qui permet de remettre l’être humain au centre de toutes les préoccupations.

         Par surcroît, l’Organisation des Nations Unies propose les mêmes pistes de solutions. Elle adoptait en 2009, une résolution par laquelle elle décrétait l’année 2012 comme étant l’Année internationale des coopératives. Pourquoi une telle résolution ? Parce que 2009 c’est la suite de la crise financière de 2008 dont les effets se font encore sentir aujourd’hui et dont les effets contredisent les engagements pris par les membres de l’ONU, soit l’engagement à créer des sociétés plus justes, plus équitables permettant à chaque être humain de vivre dignement.

         Je vous lis quelques extraits de cette longue résolution :

         « Considérant que les coopératives, sous leurs différentes formes, aident la population à participer aussi pleinement que possible au développement économique et social dont elles sont en train de devenir un facteur très important et qu’elles contribuent à l’élimination de la pauvreté…et favorise le développement de la démocratie.

         Plus loin :

         L’ONU encourage les États membres à utiliser et à développer pleinement le potentiel et l’apport des coopératives en vue d’atteindre les objectifs de développement social, et en particulier l’élimination de la pauvreté, le plein emploi productif et une meilleure insertion sociale.»

         Autrement dit, l’ONU propose de créer davantage de coopératives, de mutuelles, d’organisations sous contrôle démocratique. Pourquoi? Parce que les dirigeants de l’ONU savent que les grands changements sociaux se font par les populations – et non par les élus qui eux, dans leur recherche de pouvoir sont à l’écoute de la volonté populaire. Ce sont les gens qui font ce qu’est un pays, ce qu’est une collectivité.

         Or, les coopératives sont des groupuscules d’une société démocratique et de responsabilisation des citoyens et des citoyennes, des associations non pas de capitaux, mais des associations de personnes dédiés au bien-être de chacun des membres. Des gens fiers, non pas uniquement des réussites individuelles, mais surtout des réussites collectives – des réussites de la collectivité, la réussite se définissant moins par le PIB que par le BIB.

         Car le bonheur nous disent les sociologues, c’est la satisfaction des trois besoins humains fondamentaux : les besoins physiologiques, les besoins affectifs et les besoins d’accomplissement. Oui, il faut satisfaire ses besoins physiologiques (se nourrir, se loger, vivre en sécurité. C’est nécessaire à la survie – mais ça ne suffit pas au bonheur. Car si tel était le cas, les prisonniers, nourris, logés, soigné et en sécurité…certains profitent même d’une sécurité maximale…ils seraient les gens les plus heureux. Satisfaction des besoins affectifs : besoin d’aimer et d’être aimé, besoin du sentiment d’appartenance, puisque l’être humain se développe au contact des autres; besoins d’accomplissement, source de fierté.

         Or, la coopérative – sous contrôle démocratique dans un esprit de la conquête du bien-être commun – permet aux gens de satisfaire certains besoins physiologiques (coopératives de consommation et de service), besoins affectifs (faire partie d’un groupe) et besoins d’accomplissement (fierté de réussir ensemble!)

         Encore plus important : les coopératives contribuent au retour des valeurs civilisatrices en se fondant sur les valeurs de liberté (celle qui ne nuit pas à celle des autres), sur l’égalité des droits et des chances (comme le proclame les grandes chartes des droits de l’homme, et sur la solidarité. Alors que le système dominant – le libéralisme exacerbé – encourage le courant primaire.

         Or, on le sait, l’être humain ne vient pas au monde démocrate ou coopérateur. Il le devient par son éducation. De là, l’importance de l’éducation à la citoyenneté, au «vivre ensemble», à la connaissance des limites à l’exploitation des ressources planétaires et à un juste partage des richesses. Sans éducation aux valeurs démocratiques, l’être humain agit plutôt sous l’effet de ses instincts, de ses impulsions, de ses passions.

         Sur ce plan, les coopératives apportent une contribution importante. Elle assure la pérennité de cette façon de mieux vivre ensemble, comme les fondateurs de l’association coopérative du collège Mont Saint-Louis et comme tous ceux et celles qui ont pris et prennent encore la relève aujourd’hui l’ont compris et souhaité. ,

         Le monde est en feu, titrait dernièrement un grand quotidien. Or, pour éteindre ce feu dans le monde, il faut un bon arrosage des valeurs civilisatrices. Non pas prioritairement des valeurs à inscrire en bourse mais plutôt des valeurs à inscrire dans le cœur et la volonté des gens. «Ce que je souhaite de tout cœur !

Claude Béland

2012

Allocution prononcée dans le cadre d’une conférence organisée par l’APMSL (Association des parents du Mont-Saint-Louis)


[1] Lettre à l’Abbé Philibert, 20 mars 1918.

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