Regard sur le parcours de Raymond Garneau, promotion 1955

Si Raymond Garneau, natif de Plessisville, démontre un fort sentiment d’appartenance à l’Université Laval, il témoigne aussi d’un attachement sincère pour le Mont-Saint-Louis qu’il a fréquenté de septembre 1953 à juin 1955. Ses résultats scolaires lui permettant de bénéficier d’une bourse d’études, le jeune Garneau est entré au Mont-Saint-Louis afin de compléter la scolarité qui lui permettrait d’accéder à l’Université.

Raymond Garneau a été très impliqué au Collège. Il a été membre de la philharmonie dirigée par Giuseppe Agostini et du Cercle littéraire dirigé par le frère Roland Alarie, en plus d’être membre de l’équipe de hockey.

Au cours de ses études à la Faculté de commerce de l’Université Laval, notre ancien a aussi été impliqué dans la vie étudiante, au niveau sportif, littéraire et politique. Sa participation à l’Association générale des étudiants de l’Université Laval (AGEL)  l’a propulsé dans le monde politique : participation à la manifestation étudiante d’octobre 1956 afin de rencontrer le premier ministre Maurice Duplessis, finalement inflexible, solidarité envers les grévistes de Murdochville en 1957.   

Au milieu des années 50, Raymond Garneau rencontre Pauline Roy, celle qui deviendra sa femme en 1960. Signe que la politique occuperait une place importante dans leur vie, le jeune couple écourtera son voyage de noces afin que le nouveau marié participe à la campagne électorale provinciale, la « lutte électorale à finir contre l’Union nationale ».

La carrière

De 1963 à 1970, Raymond Garneau a été secrétaire exécutif du Parti libéral du Québec, député de Jean-Talon de 1970 à 1978 et ministre des Finances et président du Conseil du Trésor durant 6 ans. Par la suite, il a été député fédéral de Laval-des-Rapides de 1984 à 1988. Notre ancien a eu la chance d’évoluer sur la scène politique dans un Québec en ébullition. De Jean Lesage il se souvient d’un juriste à la mémoire vive, démontrant une discipline de travail exceptionnelle, d’un politicien toujours soucieux de la précision des mots.

Le passage de Raymond Garneau à l’Assurance vie Desjardins, à la fin des années 50, avant sa carrière en politique active, lui a permis d’orienter par la suite sa carrière dans le domaine de la finance et des assurances. En 2015, Raymond Garneau est un octogénaire actif et inspirant pour qui le mot retraite rime avec action! L’époux, le père, le grand-père, est content de passer du temps auprès de ses proches, mais il est heureux de pouvoir encore apporter son appui à des causes qui lui tiennent à cœur.

L’enfance à Plessisville

Venir au monde dans une famille modeste d’un milieu rural et à l’âge de 6 ou 7 ans, voir ses parents écrire des lettres ou remplir des formulaires, pour des proches de leur communauté: souvenir impérissable de parents instruits pour l’époque, et soucieux d’offrir à leurs enfants une éducation de qualité.

L’héritage du Mont-Saint-Louis

Si le séjour de Raymond Garneau au Mont-Saint-Louis a été relativement court, il a quand même été très formateur. Notre ancien se souvient de l’ouverture d’esprit des frères enseignants, ces « hommes de culture », soucieux que leurs élèves s’intéressent au monde.

Alors que la majorité des jeunes pensionnaires des autres collèges de Montréal n’avait pas ou peu de sorties, les élèves du Mont-Saint-Louis, issus des quatre coins de la province, avaient la chance de découvrir la grande ville à leur rythme. Ouverture sur la ville, ouverture sur le monde, grâce à des éducateurs qui acceptaient de faire confiance à leurs jeunes protégés.

C’est d’ailleurs au Mont-Saint-Louis que Raymond Garneau a développé plusieurs des aptitudes et compétences lui ayant servi en politique, par exemple, le goût de s’informer, de bien connaître les sujets d’actualité, d’analyser et surtout de prendre position.

Un nom parmi plusieurs enseignants : le frère Robert, membre de l’Académie royale des sciences du Canada, enseignant entre autres le calcul différentiel et intégral. Notre ancien a le souvenir d’un excellent pédagogue, possédant une foi certaine en Dieu et en la Vierge Marie, sans être ostentatoire. Sa passion pour l’astronomie l’amenait à s’intéresser à des questions fondamentales telles l’immensité, le temps et l’espace. La simplicité de ses mots et son sens de l’humour permettaient à ses élèves de bien comprendre sa réflexion.

Au Collège, Raymond Garneau a compris la nécessité de travailler fort pour réussir et il a appris les bienfaits d’une discipline de travail. L’étudiant talentueux a réussi à mener à bien ses projets grâce aux efforts qu’il a accepté de faire.

 « Mes deux années au Collège Mont-Saint-Louis ont été pour moi des années exceptionnelles. (…) En plus des sciences, du latin, du grec et de la philosophie, j’ai appris la vie et j’ai obtenu ce que je recherchais le plus : une voie d’accès à l’université. »

Sources : Rencontre avec Raymond Garneau le 10 juin 2015 au bureau de la Fondation Jean-Louis-Lévesque. Garneau Raymond, De Lesage à Bourassa Ma vie politique dans un Québec en mouvement, Les Éditions Transcontinental, 2014.

Danièle Bélanger, promotion 1981

Décembre 2015

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